Corps dansant : la danse est-elle une pratique plastique ?

Le corps performe : il dépasse la forme. L’usage du corps dans le cadre de la pratique plastique nous interroge sur notre rapport à l’espace et au temps. Effectivement, il existe une réelle porosité, entre danse et arts plastiques, à laquelle la performance, le théâtre et la scénographie ont fortement contribué. Ces derniers ont notamment participé à l’intégration et l’acceptation du corps comme un médium nouveau.

Dans le cadre de ma pratique performative-chorégraphique, la part d’improvisation est importante. Celle-ci laisse place à ce qui est vivant là où l’usage de protocole pourrait sembler diriger l’utilisation du corps et l’assimiler davantage à une machine. Ma pratique corporelle est alors à mi-chemin entre la performance (qui est du côté du « je », de la présentation, d’un ici et maintenant) et la danse, chorégraphie (qui est du côté du « jeu », de la représentation). L’usage de protocole dans ces performances chorégraphiques fait finalement entrer en résonance je et jeu.

Cet usage du corps, inscrit à la frontière entre présentation et représentation, est un médium qui questionne ses propres limites. Le geste répété est un outil à leur expérimentation. Il permet dès lors d’inscrire la durée dans l’espace : la durée qu’on éprouve en tant qu’actant est la même que celle des spectateurs, qui peuvent à leur tour être actants (notamment dans le cadre de protocole, car celui-ci est un outil efficace qui permet d’intégrer le spectateur dans cette pratique plastique et corporelle).